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États-Unis : des séquoias géants en proie à des incendies en Californie

En Californie (États-Unis), les pompiers tentent de lutter pour sauver des flammes des séquoias gigantesques, parfois vieux de plusieurs siècles.

En Californie, aux États-Unis, 1 700 pompiers tentent de sauver ce qui peut l’être au cœur d’un brasier. Dans le parc national des séquoias, à Johnsondale, des arbres millénaires sont en danger. « Nous sommes tous inquiets pour les séquoias géants, explique Nate Stephenson, expert des séquoias à l’Institut d’études géologiques américain. Ils sont ici depuis des milliers d’années, nous voulons qu’ils restent encore debout pour des millénaires. »

2 000 séquoias géants précieux

Pour éviter que les flammes ne ravagent ces séquoias, des couvertures de protection ignifugées en aluminium ont été disposées sur leur base. Autour des troncs, il n’y a plus aucune herbe : en effet, tout a été débroussaillé pour que le feu ne puisse pas les atteindre. Au total, 2 000 séquoias géants se trouvent dans le parc et ne poussent que dans cette région du monde. Leur perte serait donc inestimable.

Les pompiers californiens ont bon espoir de sauver les séquoias géants des incendies

18 sep 2021, 16h40

Les secours avaient bon espoir vendredi de pouvoir sauver les arbres les plus imposants du monde, les séquoias géants de Californie, menacés ces derniers jours par la progression d’un incendie tout proche.

« Nous avons des centaines de pompiers déployés sur la zone, qui se donnent à fond », a affirmé à l’AFP Mark Garrett, porte-parole des pompiers de Californie qui luttent contre l’incendie baptisé « KNP ». Fusion de deux incendies déclenchés par la foudre voici une semaine aux portes du parc national de Sequoia, dans le centre de la Californie, il a déjà consumé quelque 46 km2 de végétation.

« Notre plus gros défi a été le terrain (escarpé). Mais nous n’avons pas eu à affronter un feu explosif, les flammes ont baissé en intensité, ce qui nous a permis de progresser », a-t-il expliqué.

Le parc national de Séquoia abrite environ 2.000 séquoias géants, qui ne poussent que dans cette région du monde et sont considérés comme les arbres les plus volumineux existant actuellement.

Les pompiers ont procédé ces derniers jours à des travaux de débroussaillage et autres aménagements pour préserver ces colosses, pour certains vieux de 2.000 à 3.000 ans. Ils ont même drapé d’une couverture de protection ignifugée la base du plus emblématique d’entre eux, baptisé « General Sherman ». Haut de 83 mètres et d’un diamètre de 11 mètres à sa base, il est considéré par les experts comme l’arbre le plus volumineux du monde.

Appuyés par des moyens aériens, les quelque 600 soldats du feu mobilisés ont également déployé des engins pour faire en sorte de tenir les flammes à l’écart du parc naturel qui reste fermé au public.

La « Forêt Géante » du parc Séquoia, qui abrite cinq des arbres les plus volumineux connus dans le monde dont le « Général Sherman », attire en temps normal des touristes du monde entier.

« Si jamais les flammes atteignaient vraiment la forêt, nous sommes prêts », a assuré M. Garrett.

Un mètre d’écorce

Les incendies de faible intensité ne sont en général pas suffisants pour nuire aux séquoias géants, « naturellement adaptés » à ces sinistres avec leur écorce très résistante, qui peut atteindre jusqu’à un mètre d’épaisseur.

« C’est vraiment dur de brûler ces arbres dont les premières branches peuvent pousser à trente mètres de haut », hors d’atteinte des flammes. « Ils ont vu passer de nombreux incendies », relève Mark Garrett.

Au contraire, ces séquoias ont besoin des incendies pour se reproduire: la chaleur des flammes fait éclater les cônes tombés au sol comme du pop-corn pour en libérer des centaines de graines.

Mais ces géants qui ne poussent qu’en Californie, sur les contreforts de la Sierra Nevada, ne sont en revanche pas adaptés pour survivre aux feux plus intenses qui ont eu tendance à se déclarer ces dernières années à la faveur du changement climatique.

En août 2020, un violent incendie baptisé « Castle Fire » avait ravagé 700 km2 du parc de Sequoia. Selon une analyse par imagerie satellite, entre 7.500 et 10.000 séquoias auraient été détruits par les flammes, soit au moins 10% de la population mondiale de cette espèce. La sécheresse chronique qui sévit dans l’ouest des Etats-Unis et l’absence de feux contrôlés, déclenchés pour limiter la prolifération des broussailles et du sous-bois, sont en partie responsables, a estimé le porte-parole des pompiers.

« C’est ce qui nous a mis dans cette situation, avec une densité d’arbres trop importante, ce qui n’est pas sain. Lorsqu’un incendie survient, il s’emballe, avec des comportements totalement extrêmes », a-t-il ajouté.

Heureusement, de tels écobuages (feux contrôlés) ont été menés ces 25 à 30 dernières années dans la « Forêt géante », ajoute M. Garrett. Des milliers de km² de forêts ont déjà brûlé cette année en Californie. Le nombre et l’intensité des feux se sont multipliés ces dernières années dans tout l’ouest des Etats-Unis, avec un très net allongement de la saison des incendies.

Selon les experts, ce phénomène est notamment lié au réchauffement de la planète: l’augmentation de la température, la multiplication des canicules et la baisse des précipitations par endroits forment un cocktail incendiaire idéal.

Le Dixie Fire, déclenché mi-juillet dans le nord de la Californie, brûle toujours et a déjà parcouru près de 3.900 km2. Il est en passe de devenir le plus vaste feu de l’histoire de l’Etat.

De la Californie à la Sibérie, les incendies de l’été ont provoqué un record d’émissions de CO2

Juillet a enregistré un record mondial depuis le début des mesures faites par le système européen Copernicus, avec 1258 mégatonnes de CO2. En août, rebelote avec 1384,6 mégatonnes au niveau mondial.

par LIBERATION et AFP publié le 21 septembre 2021 à 15h19

C’est la double peine. Non seulement des milliers d’hectares de nature sont partis en fumée cet été aux quatre coins de la planète, mais ces incendies ont provoqué des émissions records de CO2 en juillet et en août. C’est le verdict présenté mardi par le service européen Copernicus d’observation de la Terre, pointant du doigt la responsabilité du réchauffement climatique.

«Il est préoccupant que les conditions régionales plus sèches et plus chaudes – provoquées par le réchauffement climatique – augmentent l’inflammabilité et le risque d’incendie de la végétation. Cela a conduit à des incendies très intenses et à développement rapide», a commenté Mark Parrington, directeur scientifique chez Copernicus.

Tous les incendies ont un impact important sur la qualité de l’air des régions touchées mais aussi au-delà. Fin août, un panache de fumée venu d’Amérique du Nord a atteint les îles britanniques fin août avant de traverser toute l’Europe, note Copernicus.

Malheureusement, l’heure n’est pas à l’amélioration. «D’autres incendies sont attendus dans le monde entier au cours des prochaines semaines, alors que la saison des feux en Amazonie et en Amérique du Sud continue de se développer», a ajouté Mark Parrington.

Lors de cette saison boréale des incendies qui touche l’hémisphère nord de mai à octobre, le mois de juillet a enregistré un record mondial depuis le début de ces mesures faites grâce à des observations satellitaires, avec 1258 mégatonnes de CO2 émissions, dont plus de la moitié attribuée aux incendies en Amérique du Nord et en Sibérie. Nouveau record en août, avec 1384,6 mégatonnes au niveau mondial, précise le communiqué de Copernicus.