Urgence pour le corail

Les récifs coralliens abritent près de 25 % de la vie marine de la planète. Cette biodiversité est à la fois source de nourriture et de revenu, elle rend des services irremplaçables à l’humanité. Aujourd’hui, cet écosystème est grandement menacé. Pour cause, les catastrophes naturelles (ouragan, tremblement de terre…), mais surtout, les catastrophes humaines (réchauffement climatique, pollution, prélèvements). Plus de 80 % des récifs coralliens sont soit morts soit en danger de disparition.

Qu’est-ce que le corail ?

Le corail n’est ni un végétal, ni un minéral, mais un animal. Cet animal appelé « polype », vit en colonie au fond de l’eau, en eau peu profonde (moins de 50 m). Il évolue dans une eau entre 21° et 29°. 

Un polype mesure entre 1 mm et 3 mm, mais ensemble ils peuvent former de massives colonies.

Les polypes disposent de tentacules qui leur permettent d’attraper de la nourriture (comme du plancton). Ils bénéficient aussi de l’apport en produits organiques (en oxygène, en sucre, en acides aminés et en acides gras), que leur amènent des algues appelées zooxanthelles qui s’accrochent sur leurs tentacules. Ce sont d’ailleurs, ces algues, qui confèrent aux récifs coralliens leurs différentes couleurs.

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Selon les espèces, l’exosquelette du polype est soit dur (à base calcium), soit mou, soit gélatineux.

 

Où trouve-t-on des récifs de corail ?

Les conditions spécifiques nécessaires au développement du corail (température de l’eau, profondeur) rendent la répartition du corail dans les océans, très inégale.

Plus de 35 % des récifs de la planète se situent dans le « Triangle de Corail » ou « l’Amazonie des mers » :

  •  18 % en Indonésie
  • 9 % aux Philippines
  • 5 % en Papouasie
  • 2 % aux îles Salomon
  • 1,5 % en Malaisie
Répartition du corail dans le monde
Carte réalisée à partir de données de distribution globale compilées par Charlie Veron, Lyndon DeVantier et Emre Turak, produite par Stuart Kininmonth (coral geographic) http://ctatlas.reefbase.org/ – Graphisme : Le design c’est l’Aventure !

L’importance de préserver le corail

L'importance des coraux

 

Les dangers pour le corail

Scléractiniaire, Acropora sp.(blanchissement). Photographie réalisée à chesterfield, I. du passage, (lagon , littoral) par 1 à 2 m de fond.
Scléractiniaire, Acropora sp.(blanchissement). Photographie réalisée à chesterfield, I. du passage, (lagon , littoral) par 1 à 2 m de fond. nouvelle-caledonie.ird.fr

 

« À ce rythme, cet écosystème va s’effondrer d’ici 5 à 10 ans »
déclare groupe Melina Soto, coordinatrice de « Healthy Reefs for Healthy People ».

 

Si des catastrophes naturelles peuvent mettre en péril la vie des coraux (les tempêtes, les tremblements de terre et les éruptions volcaniques), les dangers principaux viennent des comportements humains.

Les causes de destruction des récifs sont multiples :

– Le changement climatique est la principale cause de la disparition des coraux, et aussi de leurs blanchissements, est le réchauffement climatique. En effet, les coraux ne peuvent survivre dans des eaux trop chaudes.

– La pollution est aussi une raison principale de la mort des coraux. L’utilisation massive des pesticides et les eaux usées qui finissent dans l’océan. Mais aussi les déchets individuels (notamment le plastique), et les déchets industriels (et marées noires) envahissent de plus en plus les océans

– Des pratiques destructrices dans l’eau. Les Hommes ont de nombreuses pratiques qui sont directement liées à la destruction des coraux. Que ce soit les modes de pêche ou la surpêche, la pêche à un impact sur l’équilibre de l’éco système des coraux.

On peut aussi qualifier de nombreuses activités touristiques comme pratiques destructrices : les touristes qui touchent les coraux ou qui accrochent leurs bateaux sur des récifs coralliens ou encore qui utilisent des crèmes solaires qui sont nocifs pour les coraux.  

– Des pratiques destructrices sur terre. Les constructions sur les côtes, de mega port, ou sur les terres avec l’exploitation minière, forestière et agricole, augmentent les sédiments dans les cours d’eau, qui vont se déverser dans l’océan et asphyxier les coraux. 

– L’exploitation du corail. Les hommes viennent aussi dégrader volontairement les récifs coralliens en venant les exploiter. Le corail va alors servir à fabriquer des briques ou du ciment. Le corail est aussi vendu aux touristes comme souvenir ou exporté pour des collectionneurs.

 

Comment enrayer la disparition du corail ?

En tant que particulier, le premier réflexe va être d’adopter un comportement respectueux notamment lors de pratique touristique (ne plus toucher les fonds marins, ne plus utiliser de crème solaire chimique…). 

Il est aussi possible de soutenir des associations qui œuvrent activement à la protection des récifs coralliens et de notre environnement en règle général. 

Par exemple, l’organisme WWF va mettre en place de nombreuses actions pour sauvegarder le corail. 

Il y a aussi des associations qui replantent du corail en bonne santé. Il est possible sur leurs sites d’adopter un corail.
 

Malgré la bonne volonté de ces organismes, les actions sont très loin d’être suffisantes et l’on estime qu’en 2050, il n’y aura plus de corail, sauf si des mesures beaucoup plus drastiques sont prises. Malheureusement, les gouvernements les plus concernés (notamment, le gouvernement australien et le gouvernement indonésien) sont loin de mettre la conservation du corail ou même l’écologie, dans leurs priorités.